On parle de plus en plus d’éco-anxiété, notamment chez les jeunes. Même si sa signification semble d’apparence évidente, l’éco-anxiété est une notion plus complexe et profonde qu’elle n’y paraît. Souvent confondue avec la solastalgie, l’éco-anxiété touche de plus en plus de personnes face à l’urgence d’agir pour limiter le réchauffement climatique, et devant la dégradation de l’environnement ou encore l’effondrement de la biodiversité. On décrypte pour vous cette notion, vue par différents professionnels dans le monde.
Quelle est la définition de l’éco-anxiété ?
Il n’existe aujourd’hui pas de consensus sur la définition de l’éco-anxiété. Toutefois, les professionnels l’affirment, ce n’est pas une maladie mentale. Dans le rapport de l’American Psychological Association Mental Health And Our Changing Climate: Impacts, Implications, And Guidance de mars 2017, l’éco-anxiété est définie comme étant la « peur chronique de l’environnement condamné ». Cela s'apparenterait donc à la peur de l’effondrement.
Véronique Lapaige, chercheuse belgo-canadienne en santé publique et psychiatrie, à l’origine du terme éco-anxiété en 1997, en donne une définition plus approfondie. Elle confie en effet que l’éco-anxiété désigne un « phénomène hybride de mal-être identitaire, associé à une responsabilisation nécessaire ». Celui-ci « conduit toujours à un engagement responsable ». En somme, sa vision de l’éco-anxiété semble davantage positive étant donné qu’elle provoque un sentiment de responsabilité et un possible passage à l’action pour améliorer la situation constatée.
Pour mieux appréhender tout ce qui est touché par la notion d’éco-anxiété, nous pouvons retenir la définition de Hogg et al. (2021). Pour ces chercheurs, l’éco-anxiété fait référence à la crise environnementale, et ainsi à (i) l’anxiété causée par le dérèglement climatique et ses implications, dus aux activités humaines : réchauffement de la planète, élévations du niveau de la mer, augmentation de l’incidence des catastrophes naturelles etc, mais aussi à (ii) l’anxiété face à toutes les autres catastrophes environnementales qui existent : déforestation, pollution mondiale de masse, élimination d’écosystèmes entiers, etc. En somme, cela va au-delà de l'anxiété liée au dérèglement climatique seul, mais inclut toutes les autres catastrophes environnementales, liées ou non au dérèglement climatique.
La perte des écosystèmes est d’ailleurs étroitement liée à une autre notion souvent confondue avec l’éco-anxiété : la solastalgie.
La solastalgie, quelle différence avec l’éco-anxiété ?
La solastalgie est un néologisme initié par Glenn Albrecht en 2003 dans son travail de recherche “Solastalgia” a new concept in health and identity.
Le terme est issu de la contraction du mot latin “solacium” qui désigne le réconfort, et du suffixe grec “algia”, qui signifie la douleur. C’est en quelque sorte la douleur d’avoir perdu ce qui nous réconfortait, son cocon, voire ce qui faisait notre identité.
La structure du terme solastalgie suit aussi volontairement celle du terme nostalgie. Mais là où nostalgie est un regret du passé avec une certaine note positive, la solastalgie est le regret d’un futur qu’on ne connaîtra plus, avec un goût amer.
Baptiste Morizot, un philosophe français, décrit d’ailleurs cette expérience comme un “mal du pays sans exil” : il n’y a pas eu d’exil de l’homme, c’est bien le pays qui n’est plus là. La solastalgie soulève donc plus une notion de nostalgie que d’anxiété, même si les deux notions sont étroitement liées.
Souvent après cette étape compliquée où l’anxiété, la panique et la tristesse prennent le dessus, s’ensuit une étape plus positive, de passage à l’action. On accepte et on rationalise la situation en se disant qu’il n’est pas trop tard pour agir. Puis on met en place les bonnes actions pour se diriger vers un futur durable.
Sources externes :
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