Santé

Quel impact la consommation de viande a-t-elle sur l’environnement ?

2023-01-26
La photo montre un portrait de Maëva Gébert, rédactrice pour le blog de Barnabe.io.
Maëva Gébert
Diététicienne
L'image montre des vaches dans un champs.

Le saviez-vous ? 25% des émissions de Gaz à Effet de Serre en France proviennent de nos assiettes. Et les produits d'origine animale, en particulier la viande, ont généralement un impact plus élevé que les produits végétaux. Élevage, production des aliments pour les animaux, pollution des eaux.. sont autant de facteurs qui font de la viande le principal déterminant de l’impact de notre alimentation sur la planète.

Quels sont les impacts écologiques de la production de viande ?

D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’élevage représente 14% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. La surproduction de viande, et notamment les élevages intensifs, ont des impacts considérables sur la planète : pollution de l’eau, compétition pour les terres agricoles, déforestation pour la production de l’alimentation animale…

Le gaz à effet de serre le plus impactant dans l'élevage est le méthane. Comme le souligne Bruno Parmentier dans son article L’agriculture cause du réchauffement climatique, « un autre gaz sur lequel l’agriculture est championne, puisqu’à elle seule elle en produit la moitié : le méthane CH4 , au pouvoir réchauffant 23 plus élevé que le CO2 , en particulier car une fois émis, il reste beaucoup plus longtemps dans l’atmosphère ». Ce gaz à effet de serre est produit par la fermentation lors du processus de digestion du bétail et aux traitements des déjections.

Mais l’émission de gaz à effet de serre n’est pas la seule problématique causée par l’élevage : la perte de couvert forestier, marqueur de la déforestation, est attribuable en grande partie à la conversion de forêts en terres agricoles et pâturages.

La FAO estime que 83 % de la surface agricole mondiale est utilisée pour l'élevage (pâturage du bétail et production de céréales destinées à les nourrir). Alors que celui-ci ne représente que 18% des calories ingérées et 37% des protéines, selon une étude publiée par le journal Science.

« Autrefois la forêt représentait environ 50 % des terres émergées ; aujourd’hui on est tombé autour de 27 % », relève Bruno Parmentier dans son article L'agriculture solution au réchauffement climatique.

Enfin, vous avez sûrement déjà pu lire que la consommation d’eau est de 15 000 litres pour produire 1 kilo de bœuf. Ce chiffre est calculé avec la méthode Water Footprint ou « empreinte eau virtuelle » qui additionne l’eau bleue, l’eau verte et l’eau grise. On parle de flux d’eau virtuelle incluant la consommation réelle mais pas que : et il s’agit pour le kilo de bœuf d’eau de pluie (eau verte) à 94%.

Quels sont les apports nutritionnels de la viande ?

La viande est une importante source de protéines, de vitamines B, dont la B12, et de minéraux comme le fer et le zinc. Ces nutriments sont nécessaires au bon fonctionnement du corps et à la croissance.

100g de viande fraîche contient environ 20g de protéines. Ces protéines ont l’avantage d’être particulièrement digestes et d’avoir une grande valeur biologique. En d’autres termes, la viande apporte tous les acides aminés essentiels dans de bonnes proportions, ce qui contribue entre autres au bon développement et à l’entretien des muscles.

La vitamine B12 n’est présente que dans les produits d’origine animale et contribue à la formation de globules rouges et au fonctionnement normal du système immunitaire et nerveux. Ceux qui ne mangent pas de viande ni d’autres produits d’origine animale tels que les produits laitiers risquent d’ingérer une quantité insuffisante de vitamine B12 et devront faire appel à d’autres aliments enrichis en B12 ou à des suppléments alimentaires. 

Le fer aide au transport d’oxygène dans l’organisme et au métabolisme. En plus de ses teneurs élevées en fer, la viande apporte du fer héminique, un type de fer mieux assimilé par le corps que celui provenant des végétaux. 

Le zinc, quant à lui, participe aux différents processus métaboliques (par exemple, la synthèse des protéines) et contribue également au bon fonctionnement du système immunitaire. La viande constitue l’une des meilleures sources alimentaires de zinc avec à la fois des teneurs importantes (2 à 7 mg/100g) et une très bonne biodisponibilité par rapport aux autres sources d’aliment. La biodisponibilité désigne la quantité de nutriment qui atteint la circulation sanguine et est disponible pour l'organisme comparé à la quantité ingérée.

Alors, quelles sont les alternatives à la viande ?

Pour limiter son impact environnemental, il est recommandé de réduire sa consommation de viande, en privilégiant la volaille et en limitant les autres viandes (porc, bœuf, veau, agneau, abats) à maximum 500g par semaine, et de limiter la charcuterie à 150g par semaine. Limiter sa consommation de viande et de charcuterie permet aussi de prévenir certaines maladies, comme les maladies cardio-vasculaires, ou le diabète de type 2, mais aussi l’obésité.

La viande rouge nous apporte du fer, des protéines et des vitamines mais elle contient aussi des graisses saturées qui peuvent être néfastes pour notre santé. Consommés en excès, ces acides gras saturés augmentent la synthèse de “mauvais” cholestérol (LDL) ce qui provoquerait une série de réactions métaboliques, comme des dépôts dans les artères qui empêcheraient le sang de bien circuler.

Il existe de nombreuses alternatives à la viande pouvant fournir les nutriments dont nous avons besoin :

  • Les autres produits d’origine animale, comme les œufs ou le poisson
  • Les légumineuses

En effet, haricots, lentilles, pois chiches… sont des aliments naturellement riches en fibres et qui contiennent des protéines. Il est recommandé d’en consommer au moins 2 fois par semaine. Vous pouvez les associer à un produit céréalier comme dans une salade de pâte avec des pois chiches ou un curry de lentilles accompagné de riz. 

Par ailleurs, la culture des légumes secs favorise la fertilité des sols et limite leur dégradation en fixant l’azote de l’air dans le sol. Ils ne nécessitent pas d’apport d’engrais chimiques et enrichissent le sol pour les cultures suivantes. Ce sont donc de bonnes alternatives pour la planète :)

Changer ses habitudes, ça prend du temps ! Allez-y petit à petit, en intégrant progressivement des alternatives à la viande à vos repas comme des lentilles, des haricots, des pois chiches…

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Sources externes :

  • Dagorn, G. (2018, 11 décembre). Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète ? Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/12/11/pourquoi-la-viande-est-elle-si-nocive-pour-la-planete_5395914_4355770.html
  • L’agriculture CAUSE du réchauffement climatique | Nourrir Manger. (2020, 30 novembre). Nourrir Manger | Le site de Bruno Parmentier pour imaginer l’agriculture et l’alimentation de demain. http://nourrir-manger.com/2020/11/30/lagriculture-cause-du-rechauffement-climatique/
  • L’agriculture SOLUTION au réchauffement climatique | Nourrir Manger. (2021, 23 janvier). Nourrir Manger | Le site de Bruno Parmentier pour imaginer l’agriculture et l’alimentation de demain. http://nourrir-manger.com/2021/01/23/lagriculture-solution-au-rechauffement-climatique/

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