Témoignages

La ménopause vue à travers le monde

2024-03-22
La photo montre un portrait de Manon Nougier, rédactrice pour le blog de Barnabe.io.
Manon Nougier
Barnateam
L'image montre un globe terrestre avec des petits drapeaux plantés à plusieurs endroits, comme pour marquer les différentes façons de percevoir la ménopause à travers le monde.

Loin d’être seulement un phénomène physiologique, la ménopause est l’objet de représentations culturelles et sociales. Ces facteurs sociaux influencent alors l’expérience de chaque femme. Regardons de plus près les différences de perception de la ménopause à travers le monde et les cultures.

La ménopause, une nouvelle phase de vie de la femme dévalorisée en Occident

Dans les pays occidentaux, la ménopause est bien souvent appréhendée et plus ou moins mal vécue, et cela s’explique en grande partie par le fait que cette nouvelle phase de vie des femmes est dévalorisée dans nos sociétés. 

Elle représente généralement la fin d’une étape de vie et le début de ladite « vieillesse », un terme à connotation plutôt péjorative. On assimile la ménopause à des symptômes médicaux et aux maladies auxquelles elle peut être associée, donc implicitement, à une « dégradation physique » comme une prise de poids significative ou le vieillissement de la peau. En Amérique du Nord, les études sont nombreuses et la représentation de la ménopause tout aussi dévalorisée. « La ménopause, c’est le début de la vieillesse », clament certaines femmes, quand d’autres la considèrent comme « la fin de la féminité et de la sexualité ». 

« Les femmes subissent une ménopause sociale bien avant d'avoir leur ménopause physiologique ». Cécile Charlap, sociologue et auteure de « La fabrique de la ménopause » 

De nombreuses idées reçues se sont formées au fil du temps. Par exemple, celle de dire qu’une femme ménopausée n’est plus reproductive et donc se délaisse de toute attirance physique et voit sa libido en berne. Aussi, la promotion de crèmes rajeunissantes et d'autres procédés plus invasifs comme la chirurgie plastique renforcent cette vision négative que l’on peut se faire de la ménopause.

Cependant, les mentalités et le regard de la société évoluent de jour en jour et tendent à combattre ces idées reçues. C’est de plus en plus le cas, à travers les récits et les témoignages véhiculés par les nouveaux médias et les débats féministes. Alors à nous de construire de nouveaux imaginaires autour de la santé long-terme des femmes. C’est en tout cas la vision à laquelle nous croyons et que nous portons chez Barnabe.io avec la communauté Santé des femmes. 

En Asie, une représentation plus intégrée de la ménopause dans les moeurs 

En Asie, la ménopause n’a pas la même représentation qu’en Occident. Les femmes asiatiques y accordent moins d’importance. D’ailleurs, dans la majorité des langues asiatiques, il n’existe pas de mot pour décrire la ménopause. On parle plutôt de changement de vie, dit « kônenki ». 

Dans les pays bouddhistes, la vie est un chemin dont la ménopause fait partie. Celle-ci n’est pas traitée à part mais simplement comme une étape de la vie comme une autre. Dans ces religions, on accorde plutôt une importance particulière au karma, c’est-à-dire à l'ensemble des actions que l’on a faites au cours de son passage dans le monde. 

Si les symptômes de la ménopause sont les mêmes d’un pays à l’autre, ils ne sont pas vécus de la même façon. Par exemple, les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes touchent 75% des femmes occidentales, contre seulement 10% pour les femmes japonaises. À noter, le terme « bouffée de chaleur » n'existe même pas au Japon. Autre fait important, les maladies chroniques associées à la ménopause comme l'ostéoporose, les maladies cardiaques et les cancers du sein, sont bien moins fréquentes chez les femmes japonaises. Cela peut s’expliquer en partie par une alimentation riche en soja, bien que ce régime alimentaire ne suffise pas à justifier totalement cette différence dans la façon de vivre et de traverser la ménopause. 

Enfin, autre représentation notable : dans les sociétés chinoises et indiennes, les femmes ménopausées sont considérées comme des personnes matures et sages. Par exemple, chez les Sikhs, un peuple indien du nord du sous-continent indien, la ménopause est au contraire une phase valorisante pour les femmes et marque un tournant positif dans leur vie. Les menstruations sont symboles d’impureté et l’arrêt des règles signifie la cessation de cette situation d’impureté. Cela va les libérer d’un certain nombre de tâches ménagères, leur donner autorité sur les femmes plus jeunes et leur permettre de participer aux activités réservées habituellement aux hommes.

En Afrique, une représentation de la ménopause disparate

Sur le continent africain, la représentation de la ménopause peut considérablement varier d’un pays à l’autre. 

Dans les pays de confession musulmane, la ménopause est une phase de vie redoutée car elle représente la fin de la fécondité, comme cela peut-être le cas dans les pays occidentaux.  Les femmes consultent très peu leur médecin généraliste pour les symptômes de la ménopause, et de nombreux préjugés existent sur le vieillissement des femmes à cette période.

Pour autant, certaines régions d’Afrique sont en totale opposition comme l'Ouganda ou l’Ethiopie. Dans ces deux régions, la femme ménopausée évolue socialement en devenant l’égale de l’homme, et obtient une plus forte autorité. En Afrique du Sud, la ménopause est fortement valorisée et confère également un statut social important aux femmes ménopausées.

En conclusion

Selon les pays, la ménopause est plus ou moins valorisée ou tue. Pour autant, des études montrent une concordance entre la représentation de la ménopause et son impact : lorsque la ménopause est socialement valorisée, les femmes font peu l’expérience de désagréments physiques et psychologiques. Toutefois, cette expérience est influencée par le contexte socioculturel dans lequel les femmes qui vivent la ménopause évoluent…

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