Santé

Andropause : le guide complet

2023-03-27
La photo montre un portrait de Marie-Eve Cauchon-Rault, médecin généraliste et rédactrice pour le blog de Barnabe.io.
Marie-Ève Cauchon-Rault
Médecin généraliste spécialisée en gynécologie
Le mot andropause est écrit avec des cubes en bois sur l'image.

L’andropause est un phénomène biologique encore assez méconnu chez les hommes. Il s’agit d’un déficit de la testostérone qui survient lentement et progressivement, avec un impact sur le confort de vie. Déprime, baisse d'énergie, perte de libido : l’andropause toucherait surtout les hommes de plus de 50 ans. Heureusement, cette diminution de testostérone est réversible et il est possible de réguler la production d’hormone sexuelle grâce à quelques astuces. Découvrez notre guide complet sur l’andropause !

Qu’est-ce que l’andropause ?

L'andropause, phénomène aussi connu sous le nom de déficit androgénique lié à l’âge (DALA), correspond à une baisse progressive du taux de testostérone chez l’homme. Ce trouble n’est pas systématique ni symptomatique, mais il peut occasionner des troubles sexuels, des troubles du sommeil, des bouffées de chaleur, une perte de mémoire, une fatigue, etc.

Différences avec la ménopause

Il ne faut pas confondre ménopause et andropause, même si on parle souvent de ménopause masculine pour le second. Il s’agit d’un mésusage de la langue puisque le déficit androgénique chez les hommes se révèle très différent de la ménopause chez la femme. En effet, il s’agit d’un changement progressif qui n’induit pas la fin des capacités de reproduction, contrairement à la ménopause. Il ne s’agit pas non plus d’un arrêt complet de la production d'hormones sexuelles masculines, mais plutôt d’un ralentissement pouvant engendrer des effets secondaires.

Différentes causes

L’hypogonadisme (synthèse insuffisante des hormones sexuelles) est surtout causé par le vieillissement naturel des organes. Toutefois, d’autres facteurs peuvent également interférer dans la production de testostérone : 

  • lésions aux testicules ;
  • surpoids ;
  • consommation abusive d’alcool ;
  • mode de vie sédentaire ;
  • affections médicales de type cancer, VIH, lupus, oreillons ou défaillance d’un organe ;
  • consommation de certains médicaments.

Il faut également savoir que les risques d’andropause sont plus importants chez les hommes qui souffrent d’hypertension artérielle, de diabète, d’une maladie de la prostate, d’asthme ou encore d’une maladie pulmonaire obstructive chronique.

Principaux symptômes

Les symptômes de l’andropause chez l’homme proviennent donc d’un déficit en testostérone (les testicules commencent à produire moins d’hormones), avec les signes suivants : 

  • ostéoporose ;
  • diminution de la force et de la masse musculaire ;
  • diminution de la pilosité ;
  • bouffées de chaleur ;
  • sueurs nocturnes ;
  • baisse de la libido ;
  • troubles de l’érection ;
  • infertilité ;
  • perte d’estime de soi ;
  • troubles de l’humeur ;
  • fatigue ;
  • troubles de la concentration et de la mémoire ;
  • prise de poids ;
  • troubles du sommeil.

À quel âge apparaissent les premiers signes de l’andropause ?

Il est possible de souffrir d’andropause à tout âge, mais ce risque augmente avec le vieillissement : en effet, on constate que l’hypogonadisme touche 10 à 20% des hommes après 50 ans, et jusqu’à 50% des hommes après 70 ans. Cependant, ce trouble est symptomatique chez 2% seulement des hommes âgés de 40 à 79 ans et chez 5% des hommes âgés de 70 à 79 ans. Il est donc tout à fait possible de constater une baisse de la testostérone sans que cela engendre des troubles physiques spécifiques.

Comment diagnostiquer l’andropause ?

Si vous suspectez un déficit en testostérone, il est possible de diagnostiquer l’andropause grâce à un interrogatoire et un examen clinique permettant de déterminer le taux de testostérone dans le sang. Un patient est diagnostiqué en andropause si : 

  • Son taux de testostérone biodisponible est inférieur à 0,8 ng/mL ;
  • Son taux de testostérone totale est inférieur à 3,5 ng/mL (12 nmol/L).

Un bilan hormonal complémentaire peut être réalisé pour contrôler le taux de SHBG (Sex hormone-binding globulin), de FSH (hormone folliculo-stimulante) ou encore de LH (hormone lutéinisante). Un bilan thyroïdien peut aussi s’avérer utile afin d’éliminer un potentiel diagnostic d’hypothyroïdie puisque certains symptômes ressemblent à ceux de l’andropause. Rapprochez-vous d’un urologue ou un service d’urologie pour cela.

Quels sont les traitements contre la « ménopause masculine » ?

Pour équilibrer la fonction hormonale, réduire les troubles sexuels et retrouver pleinement son énergie, vous pouvez atténuer les effets de l’andropause grâce à des solutions d’ordre hygiéno-diététiques ou des traitements médicamenteux pour booster votre production de testostérone.

1. Repenser son alimentation

Il est possible de booster sa production d’hormone masculine naturellement, notamment en contrôlant son alimentation. En effet, la proportion de lipides, de glucides et de protéines dans vos repas aura une influence sur le taux de testostérone dans le corps. Pour prévenir l’andropause, privilégiez des éléments nutritifs riches en : 

  • Zinc (viandes rouges, champignons, épinards, brocolis) ;
  • Oméga-3 (noix, huile de colza, saumon, sardines, graines de chia) ;
  • Vitamine D (poisson gras, fromage blanc, champignons) ;
  • Calcium (produits laitiers, boissons de soya).

À l’inverse, on réduit les aliments trop sucrés ou salés, la caféine et les graisses saturées puisque ces produits peuvent ralentir votre métabolisme et entraver la sécrétion de testostérone

2. Réduire sa consommation d’alcool

Une diminution de votre consommation d’alcool est également recommandée en cas d’andropause chez l’homme, puisque les boissons alcoolisées affectent la production hormonale masculine à deux niveaux (central et testiculaire). L’alcool diminue le taux d’hormone lutéinisante (LH) et de Sex hormone-binding globulin (SHBG) dans le sang. Or, il s’agit de l’une des hormones contrôlant le système reproducteur masculin. Sans pour autant dire adieu à un bon verre de vin de temps en temps, essayez de modérer et de conscientiser votre consommation pour prendre soin de votre santé.

3. Prioriser son sommeil

Autre facteur clé dans la prévention et le traitement de l’andropause : le sommeil. Votre corps a besoin de ces phases de repos pour fonctionner correctement. Bien dormir réduit non seulement le risque de maladies cardiovasculaires, de cancer et de dépression, mais cela favorise également un bon taux de testostérone. On estime que dormir moins de 6h par nuit peut réduire les taux de testostérone jusqu’à 15 % ! Même s’il est parfois difficile de garder un rythme de sommeil régulier, vous pouvez intégrer de nouvelles habitudes bénéfiques comme vous coucher 1 heure plus tôt ou réduire votre temps d’écrans le soir.

4. Pratiquer une activité physique

La sédentarité fait également partie des causes de l’andropause. Une pratique sportive régulière est essentielle chez les hommes comme chez les femmes pour rester en bonne santé, peu importe votre âge. L’activité physique augmente votre force musculaire et diminue le risque de maladie. Pour pallier une perte de testostérone, la musculation et tout autre entraînement en résistance sont particulièrement recommandés. N’hésitez pas à vous rapprocher d’un coach sportif, enseignant APA ou d’un médecin pour déterminer un plan d’exercice optimal afin d’améliorer votre hygiène de vie et d’atténuer les symptômes de l’andropause.

5. Prendre soin de sa santé mentale

L’arrivée de l’andropause peut s’accompagner de symptômes dépressifs chez les hommes. Si vous observez des signes de dépression, consultez sans plus attendre un médecin ou un psychiatre pour bénéficier d’une prise en charge adaptée (thérapie comportementale, antidépresseurs, etc.) et d’un traitement. Il ne faut pas négliger les effets psychologiques de ce type de bouleversements physiques ! Au quotidien, il peut également être utile d’apprendre quelques exercices de respiration et de méditation pour mieux gérer son stress et ses angoisses.

6. Surveiller son poids

Si vous êtes en léger surpoids, ce changement peut impacter négativement votre taux de testostérone. Dans la même lignée que les conseils précédents, il convient donc de maintenir une bonne hygiène de vie sur le long terme à base d’une alimentation équilibrée, d’une activité physique régulière et d’un sommeil de qualité. C’est d’autant plus important avec le vieillissement puisque les hommes ont alors plus de difficultés à éliminer la graisse abdominale stockée et les cellules graisseuses !

7. Les traitements de substitution

Si le diagnostic d’andropause tombe, il existe aussi des traitements de substitution de la testostérone, solution temporaire pour retrouver une concentration sanguine proche de la sécrétion physiologique normale. Il est possible de bénéficier de ce type d’un traitement par voie cutanée, orale ou intramusculaire. La prise de ces médicaments induit une surveillance régulière de la part d’un professionnel de santé pour suivre le sentiment de bien-être du patient, son humeur et son activité sexuelle. Chaque homme peut réagir différemment selon son organisme ou le dosage.

Prévention : que faire en cas de complications de l’andropause ?

Si vous êtes âgé de plus de 40 ans et que vous avez les symptômes décrits dans cet article, rapprochez-vous de votre médecin traitant ou d’un andrologue. Il est important de dépister correctement un déficit en androgènes pour éviter d’éventuelles complications comme l'augmentation du risque de maladies cardiovasculaires et l'ostéoporose (fragilisation des os).

Sources externes : 

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