Parce-que certains symptômes de la ménopause viennent parfois jouer les troubles fêtes et impacter la libido à la ménopause, mais que bien vieillir devrait pouvoir continuer à rimer avec désir & plaisir, vous trouverez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur la santé sexuelle après 50 ans, et les solutions pour enfin réconcilier libido et ménopause.
Ménopause : quels impacts sur la libido et la sexualité ?
La ménopause survient en moyenne à 51 ans. Elle est précédée d’une période de plusieurs années appelée la périménopause, pendant laquelle les femmes vont vivre de nombreux chamboulements hormonaux et ressentent les symptômes de la ménopause.
D’après les réponses apportées par plus de 7 000 femmes à notre test ménopause, près de 40% d’entre elles expérimentent une perte de libido supérieure à « légère » à partir de 45 ans.
Mais chaque femme est différente ! Certaines verront la ménopause comme une libération, et, libérées des menstruations et des risques de grossesse, leur libido s’en trouvera exacerbée.
D’autres au contraire vont connaître une baisse du désir et vont vouloir privilégier les moments de tendresse et les baisers à l’acte en lui-même.
Et pour certaines, rien ne bouge.
Mais alors, comment expliquer les baisses de désir et les inconforts constatés par de nombreuses femmes ?
Pour répondre à cela, il est important d’appréhender la sexualité féminine dans sa globalité. Tout comme la santé physique, mentale ou sociale, la sexualité féminine est influencée par divers facteurs environnementaux, biologiques, sociaux, psychologiques etc.
Et les causes d’une perte de libido ou d’une sexualité en berne peuvent ainsi avoir des explications hormonales, dues à la baisse du taux d’œstrogène, mais aussi des causes physiques comme la sécheresse vaginale et l’atrophie urogénitale, et psychologique, comme la perte de confiance en soi, le déficit de communication dans le couple etc. Voyons cela de plus près.
Quelles sont les causes d’une baisse de désir à la ménopause ?
Les causes d’une baisse de libido, ou désir sexuel, peuvent être directes - via la baisse de sécrétion des hormones responsables des pics de libido par exemple - ou indirectes, quand l’appréhension, l’inconfort et les douleurs s’installent.
Ces causes sont essentiellement liées aux bouleversements hormonaux, aux conséquences physiques et psychologiques qui en découlent, et aux représentations que l’on se fait du vieillissement.
Changements hormonaux à la ménopause
À la ménopause, l’activité ovarienne s’arrête et la baisse soudaine du taux d’œstrogène, qui pouvait auparavant stimuler le désir - notamment au moment de l’ovulation - peut provoquer une certaine constance voire baisse globale du désir sexuel, privé de ces « pics ».
Mais cette hormone féminine n’agit pas seule ! La testostérone, également sécrétée par les femmes en petite quantité via les glandes surrénales et les ovaires, agit aussi sur le désir. A la ménopause, elle continue à être sécrétée par les glandes surrénales.
Mais désir n’est pas égal à plaisir : le grand chamboulement hormonal de la ménopause n’est pas sans incidence non plus sur l’appareil génital, et donc sur leurs ressentis.
La chute du taux d’œstrogène peut en effet entrainer divers autres symptômes comme la sécheresse vaginale, qui peut rendre les rapports sexuels plus douloureux du fait du manque de lubrification naturelle, ou des fuites urinaires à la ménopause qui peuvent survenir à tout moment notamment quand l’abdomen est sollicité.
Certaines femmes souffrent également d’atrophie urogénitale, c’est-à-dire les tissus de la vulve qui deviennent plus fragiles, moins élastiques et/ou enflammés. L’atrophie urogénitale provoque un amincissement des parois vaginales, pouvant engendrer une dyspareunie (douleurs lors de l’acte sexuel).
Enfin, une diminution de l’irrigation sanguine peut également provoquer une baisse de la sensibilité de la zone.
Toutes ces manifestations rendent l’intimité partagée et les rapports sexuels moins agréables à la ménopause, voire douloureux. Et c’est alors un cercle vicieux qui s’installe : ces inconforts entraînent une certaine appréhension, avec un impact à long terme sur l’envie et l’excitation à l’approche d’un rapport.
Facteurs psychologiques
À la ménopause, le corps des femmes change. Leur perception de leur propre attractivité change aussi, renforcée par l’âge.
Avec les quelques kilos en plus, une peau plus sèche, et d’autres signes – naturels – de vieillissement, de nombreuses femmes ne se sentent plus désirables et ne souhaitent plus partager de moments d’intimité avec leur conjoint.
La perte de libido à la ménopause peut ainsi être altérée par tous les symptômes dits “psychologiques” de la ménopause, résultant des fluctuations hormonales : fatigue, irritabilité, anxiété ou encore les soucis de dépression à la ménopause.
« De nombreuses femmes viennent consulter dans mon cabinet pour des soucis gynécologiques impactant leur vie sexuelle, mais ont également une vraie détresse psychologique. L'accompagnement des femmes doit être pluri-disciplinaire, pour davantage les aider à changer leur propre regard sur elles-mêmes », précise le Dr Marie-Eve Cauchon-Rault, médecin généraliste spécialisée en gynécologie médicale et partenaire de Santé des femmes by Barnabe.io.
Communication dans le couple
Le type de relation que l’on vit avec son partenaire est déterminant dans l’épanouissement sexuel.
Si un manque de communication s’installe, que la femme n’ose exprimer ses doutes, ses peurs ou garde pour elle les bouleversements qu’elle est en train de vivre, ou les douleurs qu’elle subit, alors les non-dits et l’incompréhension gagneront du terrain, et la sexualité sera impactée.
Aussi, la réaction du conjoint face aux symptômes de la ménopause a beaucoup d’impact sur le ressenti des femmes : pour les couples hétérosexuels, il est important que les hommes soient sensibilisés – et ce dès le début de l’âge adulte – à la périménopause et la ménopause afin qu’ils soient préparés à accompagner au mieux leurs partenaires, et que leur représentation ne soit pas négative.
Comment booster sa vie sexuelle après 50 ans ?
Hors de question de se laisser abattre et d'enterrer sa vie sexuelle passée 50 ans ! Au contraire, de nombreuses femmes évoquent un renouveau et une libération. Alors, comment faire ?
Les traitements
Tout d’abord, pour soulager les symptômes liés à la sécheresse vaginale et rendre les rapports moins douloureux, vous pouvez utiliser un lubrifiant. Et il en existe de toute sorte : à base d’eau et made in France, à base d’aloe vera ou d’acide hyaluronique - plus hydratant et apaisant, à base de polyacrylamide, de silicone etc.
En dehors des rapports et pour traiter une sécheresse vaginale chronique, vous pouvez également opter pour des lubrifiants sous forme d’ovules, pour une action intra-vaginale. Des gels intimes hydratants rééquilibrants comme celui de la marque Miyé peuvent également vous soulager au quotidien.
Pour prévenir le syndrome d’atrophie génito-urinaire, il faudrait également idéalement « entraîner » son vagin régulièrement. Plus il y aura d'activité, plus la zone sera détendue. Les femmes ayant peu de rapports peuvent à minima surveiller leur vagin régulièrement en y introduisant 1 ou 2 doigts et vérifiant s’il y a douleur ou non. Cela peut également se surveiller une fois par an à l’occasion d’une consultation de suivi gynécologique chez un médecin généraliste, un gynéco ou une sage-femme.
Les symptômes liés à la chute des hormones peuvent également être soulagés par des traitements hormonaux, le THM (Traitement Hormonal de la Ménopause) ou le THS (Traitement Hormonal de Substitution) dans le cas d’une ménopause précoce.
Un traitement hormonal local à base d’estriol peut aussi vous être prescrit, notamment pour soulager l’atrophie vaginale.
Nos conseils et astuces pour une sexualité épanouie
D’autres solutions peuvent vous aider à raviver le désir à la ménopause. Voici quelques conseils :
- Communiquez sur vos ressentis au maximum : avec vos ami(e)s, votre médecin traitant, votre conjoint. Ou consultez un psychologue si vous en ressentez le besoin. Expérimentez de nouvelles choses et activités, seule ou en couple.
- Faites l’amour régulièrement ! Plus il y a pénétration, plus la zone vaginale est détendue. Mais rappelons tout de même qu’une relation sexuelle ne se limite pas à la pénétration.
- Envisagez une thérapie de couple si nécessaire, pour booster la communication, la confiance et la complicité. Ne laissez pas les tabous s’installer.
- Essayez des jeux coquins, les enfants sont partis : profitez-en !
- Pratiquez une activité physique régulièrement : à partir de 30 minutes d’activité physique, le corps va sécréter des androgènes, hormones masculines, qui stimulent la libido. Et puis ça fait du bien au moral.
- Limitez le tabac, qui peut altérer la lubrification.
- Parlez, brisez les tabous, participez à des groupes de parole : c’est ainsi que naît la solidarité entre femmes.
- DE-DRA-MA-TI-SEZ : le désir est intimement lié à l'état émotionnel et mental. La ménopause est un phénomène naturel, vécue par toutes les femmes, vous n’êtes pas seule.
- Aimez-vous, et sentez-vous belle : lorsqu’on se sent moins désirable, on ressent soi-même moins de désir. Alors prenez soin de vous !
Et n’oubliez pas : de nombreuses femmes voient cette période comme une libération, libérées des menstruations et du risque de grossesse. Les enfants, devenus grands, ont souvent quitté le domicile familial, et le couple peut se retrouver seul plus souvent. Avec les années d’expérience, et le fait d’avoir pu connaître plusieurs partenaires, les femmes connaissent davantage leur corps, leurs envies, se font confiance, et … profitent ! Elles sont ainsi nombreuses à avoir une sexualité plus épanouie passé 50 ans.
Alors, pourquoi pas vous ?
Sources externes :
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