Un suivi gynécologique régulier est essentiel tout au long de la vie d’une femme, d’autant plus après 50 ans. De nouveaux motifs de consultation et de traitement sont nécessaires, en partie en raison des changements hormonaux qui se produisent pendant la ménopause. Ensemble, faisons le point.
Y a-t-il un âge limite pour consulter un gynécologue ?
La réponse est non ! Il n’y a pas d’âge limite pour consulter un gynécologue, au contraire. Beaucoup de femmes pensent que consulter un gynécologue après 50 ans n’est plus nécessaire. Quel que soit l’âge, une consultation auprès de ce spécialiste reste donc toujours et vivement conseillée. Autour de la cinquantaine, les femmes ont des besoins et des problématiques de santé bien spécifiques, liées à l’arrivée de la ménopause et à la baisse du taux d’œstrogènes. D’ailleurs, notez que quel que soit l’âge, l’assurance maladie applique des taux de remboursement similaires.
Quels sont les besoins physiologiques des femmes à 50 ans ?
Autour de 50 ans, toutes les femmes traversent la période de la périménopause. Si chez certaines, celle-ci se déroule sans mal, d’autres peuvent rencontrer des problématiques de santé spécifiques.
Symptômes de la ménopause
À la ménopause, des symptômes gênants peuvent se manifester chez certaines femmes comme les bouffées de chaleur, les troubles de l’humeur ou encore les fuites urinaires. Une consultation ou un suivi gynécologique peut donc être d’une grande aide pour atténuer ces symptômes et pour retrouver un meilleur équilibre de vie. Il permet aussi en parallèle de dépister plusieurs types de cancer : le cancer du col de l’utérus, le cancer des ovaires et le cancer du sein.
Douleurs pelviennes
À l’arrivée de la périménopause, les douleurs pelviennes, aussi appelées douleurs de règles, sont généralement normales. Ces douleurs se manifestent principalement dans le bas-ventre et peuvent s'étendre aux cuisses et aux lombaires.
Ce qui est complètement inattendu, c’est que ces douleurs gagnent parfois en intensité en période de ménopause. Cela arrive chez beaucoup de femmes qui pensaient en avoir fini avec les règles.
Bien que les douleurs pelviennes ne soient pas directement associées au cancer du col de l'utérus, elles peuvent être le signe de changements anormaux lorsqu'elles sont présentes. Il est préférable de contacter votre gynécologue ou autre professionnel de santé qui vous suit pour l'avertir de toute douleur que vous remarquez dans cette zone.
Sécheresse vaginale
La ménopause chez la femme peut s’accompagner de sécheresse vaginale. À la périménopause, l’organisme produit moins d’œstrogènes. La muqueuse du vagin, qui est généralement humide, souple et rosée, peut alors devenir de plus en plus sèche et pâle.
La sécheresse vaginale qui survient à la ménopause est associée à une atrophie vaginale. Cette dernière peut provoquer des picotements et des démangeaisons, ainsi que des douleurs pendant les rapports sexuels. Elle peut également toucher l’appareil urinaire, ce qui vous rend plus sujette aux infections urinaires récurrentes et vous donne plus fréquemment envie d’uriner.
Ce manque de lubrification peut rendre les rapports intimes douloureux et entraîner une baisse de libido.
En cas de sécheresse vaginale, votre gynécologue peut vous aider à trouver un traitement qui vous est adapté.
Ostéoporose
La ménopause s’accompagne souvent d’une perte de masse osseuse. Les os se fragilisent, les risques de fractures augmentent… Ce sont les symptômes bien connus de l’ostéoporose.
Rappelons-le, l'ostéoporose est une pathologie qui affaiblit la densité osseuse et l’architecture ce qui rend l’os beaucoup plus fragile, moins résistant, et qui augmente le risque de fracture. En raison de la modification des concentrations sanguines d'hormones qui lui est associée, la ménopause peut entraîner une perte osseuse encore plus rapide chez la femme.
« 39% des femmes de 65 ans sont concernées par l’ostéoporose » Source : Inserm
Heureusement, l’ostéoporose chez les femmes ménopausées est loin d’être une fatalité. Avant même que les premiers symptômes de la ménopause se déclarent, il est possible de la prévenir en optimisant son alimentation et en adoptant une bonne hygiène de vie quotidienne.
Un suivi gynécologique vous permettra ainsi de savoir si vous êtes à risque et d'établir un diagnostic.
Maladies cardiovasculaires
La ménopause est une période où les femmes sont plus susceptibles de développer une maladie cardiovasculaire. Certains facteurs de risque augmentent à ce stade de la vie d’une femme, par exemple, les concentrations de lipides dans le sang.
« 1/4 des femmes pensent que les périodes clés de leur vie hormonale (puberté, grossesse, péri-ménopause, ménopause) n’influent pas voire diminuent leur risque. » Source : Fédération Française de Cardiologie
Au moment de la ménopause, une alimentation adaptée et la pratique d’une activité physique régulière peuvent être d’une grande aide dans la prévention des pathologies cardiaques.
Vous pouvez télécharger notre guide sur l’alimentation et la ménopause pour en savoir plus.
Il est important de consulter un gynécologue et de vous faire suivre par votre médecin généraliste afin de trouver des ressources adaptées pour réduire ce risque.
Quels examens gynécologiques autour de 50 ans ?
Pour répondre à tous ces besoins et en prévention, des examens spécifiques sont à faire. Quels sont-ils ?
Frottis cervical
Cet examen permet de dépister la moindre anomalie sur les cellules vaginales et utérines. Ce dépistage permet en particulier de diagnostiquer les cancers à leur phase de début. Car généralement, ils évoluent lentement sur plusieurs années ce qui permet de les traiter et de les guérir avant qu’ils ne prennent de l’ampleur.
« 50% des femmes de plus de 55 ans n’ont pas réalisé de frottis depuis au moins quatre ans » Source : L’Institut national du cancer (Inca)
En règle générale, on recommande en France de réaliser cet examen à partir de l’âge de 25 et 26 ans. Ensuite, à partir de 30 ans, le test HPV est réalisé (recherche la présence d'ADN du papilloma virus sur les cellules du col.) Si les résultats se révèlent négatifs, il est recommandé de faire un frottis tous les 5 ans jusqu’à 65 ans. Si les résultats sont positifs, des analyses sont faites sur le même prélèvement des cellules et si nécessaire une colposcopie est faite et un suivi gynécologique plus rapproché.
Mammographie
La mammographie est l’examen de référence de dépistage du cancer du sein. Elle permet de mettre en évidence des cancers de petite taille, à un stade précoce, avant l’apparition de symptômes.
Selon la Haute autorité de santé (HAS), une femme sur 8 sera confrontée à un cancer du sein au cours de son existence. Un chiffre pas très rassurant. Mais détecté tôt, le cancer du sein guérit dans 9 cas sur 10 (plus rassurant). C’est entre 50 et 74 ans que les femmes sont le plus exposées.
« 80% des cancers du sein se déclarent après 50 ans. » Source : Haute Autorité de Santé (HAS)
Depuis 2004, l’Assurance maladie propose à toutes les femmes entre 50 et 74 ans un dépistage pris en charge tous les deux ans.
Ce dépistage a pour objectif de diminuer le nombre de décès causés par le cancer du sein. Se faire dépister n’empêche pas d’avoir un cancer du sein mais permet de le détecter plus tôt, avant l’apparition de symptômes. Cette détection précoce permet de soigner plus facilement le cancer et d’augmenter ses chances de guérison, mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements.
Échographie pelvienne
L’échographie pelvienne est un examen ciblé de la sphère génitale féminine : utérus, ovaires et trompes.
Il permet l’analyse morphologique et la recherche de pathologies :
- de l’utérus, du muscle utérin, de la cavité utérine et du tissu qui la recouvre (endomètre) ;
- des annexes, correspondant aux trompes de Fallope et aux ovaires.
Une échographie pelvienne peut être utilisée pour diagnostiquer et aider au traitement des cas suivants :
- anomalies de la structure anatomique de l’utérus, y compris les affections de l’endomètre ;
- tumeurs fibroïdes (tumeurs bénignes), masses, kystes et autres types de tumeurs dans le bassin ;
- détection du cancer de l’ovaire ;
- présence et position d’un dispositif contraceptif intra-utérin (DIU) ;
- maladie inflammatoire pelvienne (MIP) et autres types d’inflammation ou d’infection ;
- saignement post-ménopausique ;
- suivi du développement du fœtus pendant la grossesse ;
- évaluation de certaines conditions fœtales.
À quelle fréquence et qui consulter ?
La plupart des femmes doivent se rendre chez le gynécologue une fois par an pour un examen de routine. Cependant, certaines femmes peuvent même s'y rendre tous les trois ans après avoir démontré que leurs résultats de laboratoire sont normaux et que leurs facteurs de risque sont faibles.
Bon à savoir : la consultation de gynécologie peut être réalisée chez une sage-femme. Cette professionnelle de santé pourra prendre en charge les problèmes liés à la ménopause et le dépistage des cancers gynécologiques au même titre qu’un gynécologue. En cas de problème médical ou de complication, la sage-femme vous redirigera vers un gynécologue.
Sources externes :
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